L'Âme, Constitution & Cycles,
chez ARISTOCLES-Platon,

 
 
PHEDRE, TIMEE, REPUBLIQUE, Le BANQUET, PARMENIDE,
 


I- L’Âme,
II- La métaphore de l’attelage ailé,
III- La réminiscence, tutesouviens !
IV- Réincarnation et transmigration des âmes, Le mythe d’Ers, les cycles,
V- Le désir, Eros et Psyché, le mythe conté par Aristophane : la coupure.

 

 
I- L’Âme,
 

Ordre chronologique des âmes :
Les 3 substances,

- L'âme de l'univers, l'Un, substance indivisible, la Même, première, immortelle, ( Lieu des Essences : L'essence, véritablement existante, qui est sans couleur, sans forme, impalpable, uniquement perceptible au guide de l'âme, l'intelligence, et qui est objet de la véritable science, réside en cet endroit. Or la pensée de Dieu, étant nourrie par l'intelligence et la science absolue, ..Phèdre XXVII)

(essais d'organistion chronologique des moments de la création, gaogoa)

- La matière, Le Corps, l'Autre, substance divisible, désordonnée, seconde, 2d.(intermédiaire, mixte, mélangée)

- L'âme individuelle (mélange de l'Un et de l'Autre), 3 eme substance (l'âme individuelle a cotoyée les vérités première, les Idées, les Formes, avec plus ou moins d'acuité, les Essences et en garde traces..), mortelle.
(tout objet a une âme !, car l'âme primordiale a enveloppé tout l'univers, en passant par le centre.)

 

- L'âme humaine composée de trois 3 âmes : comporte trois niveaux, facultés :
1) Epithumia (ἐπιθυμία), « l'appétit », la partie concupiscible, le niveau désirant, les envies inférieures (faim, soif, , etc.), (ventre et bas ventre)
2) Thumos (θυμός), « la colère », "la partie irascible", le niveau agressif, les passions, (la poitrine, le coeur) et
3) Logistikon (λογιστικόν), le nous, « le raisonnable », la partie rationnelle, le niveau divin, la pensée, faculté contemplative, qui seule est immortelle (mythe de l’attelage et du cocher dans le Phèdre). (la tête, le cerveau)
Le cerveau, la moelle épinière, les nerfs et le sperme sont continuement de la substance divine issue de l'âme du monde, de l'Un, captive dans la matière de l'Autre. (voir Timée)

- voir les 8 rangs des âmes en fonction des vérités perçues.... Phèdre.
- l'âme précède le corps...Timée,
- Le dieu mit l'intelligence (nous) dans l'âme et l'âme dans le corps !
- Génèse le l'âme, Timée.
 
 
II- La métaphore de l’attelage ailé :
 

La vision de l’attelage ailé dans Phèdre, 246a à 249d

 

La vision de l’attelage ailé dans Phèdre, 246a à 249d

L'âme est immortelle
XXIV.p124- 245c , - Toute âme est immortelle; car ce qui est toujours en mouvement est immortel; mais l'être qui en meut un autre et qui est mû par un autre, au moment où il cesse d'être mû, cesse de vivre; seul, l'être qui se meut lui-même, ne pouvant se faire défaut à lui-même, ne cesse jamais de se mouvoir,  …

 
XXV. - Il faut parler maintenant de la nature de l'âme. Pour montrer ce qu'elle est, il faudrait une science
 

245c- p125

L'allégorie du char et du cocher ailé
toute divine et de longs développements; mais, pour en donner une idée approximative, on peut se contenter d'une science humaine et l'on peut être plus bref. J'adopterai donc ce dernier procédé, et je dirai qu'elle ressemble à une force composée d'un attelage et d'un cocher ailés
Chez les dieux, chevaux et cochers sont également bons et de bonne race; chez les autres êtres, ils sont de valeur inégale; chez nous, le cocher gouverne l'attelage, mais l'un de ses chevaux est excellent et d'excellente race, l'autre est tout le contraire et par lui-même et par son origine. Il s'ensuit fatalement que c'est une tâche pénible et malaisée de tenir les rênes de notre âme.
 

Être mortel et être immortel

Mais comment faut-il entendre les termes d'être mortel et d'être immortel, c'est ce qu'il faut tâcher d'expliquer. Tout ce qui est âme a la tutelle de tout ce qui est inanimé, et fait le tour du ciel, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre. Quand elle est parfaite et ailée, elle parcourt l'empyrée et gouverne tout l'univers. Quand elle a perdu ses ailes, elle est emportée dans les airs, jusqu'à ce qu'elle saisisse quelque chose de solide, où elle établit sa demeure, et, quand elle a ainsi rencontré un corps terrestre, qui, sous son impulsion, paraît se mouvoir de lui-même, cet assemblage d'une âme et d'un corps s'appelle un animal, et on le qualifie de mortel.

Quant au nom d'immortel, il ne s'explique par aucun raisonnement en forme; mais dans l'impossibilité où nous sommes de voir et de connaître exactement la divinité, nous nous la représentons comme un être vivant immortel, doué d'une âme et d'un corps, éternellement unis l'un à l'autre. 246d

 

Les vertus des ailes et leurs pertes

Mais qu'il en soit ce qu'il plaira à Dieu et qu'on en dise ce qu'on voudra; recherchons pourquoi l'âme perd et laisse tomber ses ailes. Voici à peu près ce qu'on peut en dire :

XXVI.p125. 246d- La nature a doué l'aile du pouvoir d'élever ce qui est pesant vers les hauteurs où habite la race des dieux, et l'on peut dire que, de toutes les choses corporelles, c'est elle qui participe le plus à ce qui est divin. Or ce qui est divin, c'est ce qui est beau, sage, bon et tout ce qui ressemble à ces qualités; et c'est ce qui nourrit et fortifie le mieux les ailes de l'âme, tandis que les défauts contraires, comme la laideur et la méchanceté, les ruinent et les détruisent. Or le guide suprême, Zeus, s'avance le premier dans le ciel, conduisant son char ailé, ordonnant et gouvernant toutes choses; derrière lui

 

126 PHÈDPE/247a-247e

marche l'armée des dieux et des démons répartie en onze cohortes; car Hestia reste seule dans la maison des dieux, tandis que les autres, qui comptent parmi les douze dieux conducteurs, marchent en tête de leur cohorte, à la place qui leur a été assignée. Que d'heureux spectacles, que d'évolutions ravissantes animent l'intérieur du ciel, où les dieux bienheureux circulent pour accomplir leur tâche respective, accompagnés de tous ceux qui veulent et peuvent les suivre, car l'envie n'approche point du choeur des dieux! Lorsqu'ils vont prendre leur nourriture au banquet divin, ils montent par un chemin escarpé au plus haut point de la voûte du ciel. Alors les chars des dieux, toujours en équilibre et faciles à diriger, montent sans effort; mais les autres gravissent avec peine, parce que le cheval vicieux est pesant et qu'il alourdit et fait pencher le char vers la terre, s'il a été mal dressé par son cocher; c'est une tâche pénible et une lutte suprême que l'âme doit alors affronter; car les âmes immortelles, une fois parvenues au haut du ciel, passent de l'autre côté et vont se placer sur la voûte du ciel, et, tandis qu'elles s'y tiennent, la révolution du ciel les emporte dans sa course, et elles contemplent les réalités qui sont en dehors du ciel.

 

Intelligence et science de l'Être absolu

XXVII. p126- L'espace qui s'étend au-dessus du ciel n'a pas encore été chanté par aucun des poètes d'ici-bas et ne sera jamais chanté dignement. Je vais dire ce qui en est; car il faut oser dire la vérité, surtout quand on parle sur la vérité. L'essence, véritablement existante, qui est sans couleur, sans forme, impalpable, uniquement perceptible au guide de l'âme, l'intelligence, et qui est objet de la véritable science, réside en cet endroit. Or la pensée de Dieu, étant nourrie par l'intelligence et la science absolue, comme d'ailleurs la pensée de toute âme qui doit recevoir l'aliment qui lui est propre, se réjouit de revoir enfin l'être en soi et se nourrit avec délices de la contemplation de la vérité, jusqu'à ce que le mouvement circulaire la ramène à son Point de départ. Pendant cette révolution, elle contemple la justice en soi, elle contemple la sagesse en soi, elle contemple la science, non celle qui est sujette à l'évolution ou qui diffère suivant les objets que nous qualifions ici-bas de réels, mais la science qui a pour objet l'Etre absolu. Et quand elle a de même contemplé les autres essences et qu'elle s'en est nourrie, l'âme se replonge à l'intérieur de la voûte céleste et rentre dans sa demeure; puis,

 

La plaine de la vérité et la chute

XXVIII. p127- Telle est la vie des dieux. Parmi les autres âmes, celle qui suit la divinité de plus près et lui ressemble le plus élève la tête de son cocher vers l'autre côté du ciel et se laisse ainsi emporter au mouvement circulaire, mais, troublée par ses chevaux, elle a de la peine à contempler les essences; telle autre tantôt s'élève, tantôt s'abaisse, mais, gênée par les mouvements désordonnés des chevaux, aperçoit certaines essences, tandis que d'autres lui échappent. Les autres âmes sont toutes avides de monter, mais, impuissantes à suivre, elles sont submergées dans le tourbillon qui les emporte, elles se foulent, elles se précipitent les unes sur les autres, chacune essayant de se pousser avant l'autre. De là un tumulte, des luttes et des efforts désespérés, où, par la faute des cochers, beaucoup d'âmes deviennent boiteuses, beaucoup perdent une grande partie de leurs ailes. Mais toutes, en dépit de leurs efforts, s'éloignent sans avoir pu jouir de la vue de l'absolu, et n'ont plus dès lors d'autre aliment que l'opinion. La raison de ce grand empressement à découvrir la plaine de la vérité, c'est que la pâture qui convient à la partie la plus noble de l'âme vient de la prairie qui s'y trouve, et que les propriétés naturelles de l'aile s'alimentent à ce qui rend l'âme plus légère; c'est aussi cette loi d'Adrastée, que toute âme qui a pu suivre l'âme divine et contempler quelqu'une des vérités absolues est à l'abri du mal jusqu'à la révolution suivante, et que, si elle réussit à le faire toujours, elle est indemne pour toujours. Mais lorsque, impuissante à suivre les dieux, l'âme n'a pas vu les essences, et que par malheur, gorgée d'oubli et de vice, elle s'alourdit, puis perd ses ailes et tombe vers la terre,

 

Hiérarchie des âmes

une loi lui défend d'animer à la première génération le corps d'un animal, et veut que l'âme qui a vu le plus de vérités produise un homme qui sera passionné pour la sagesse, la beauté, les muses et l'amour, que l'âme qui tient le second rang donne un roi juste ou guerrier et habile à commander; que celle du troisième rang donne un politique, un économe, un financier; que celle du quatrième produise un gymnaste infatigable ou un médecin; que celle du cinquième mène la vie du devin ou de l'initié; que celle du sixième s'assortisse à un poète ou à quelque autre artiste imitateur, celle du septième à un artisan ou à un laboureur, celle du

 
p128, huitième à un sophiste ou à un démagogue, celle du neuvième à un tyran.
 
 
III- La réminiscence : *
 

XXX- p128 - C'est ici qu'en voulait venir tout ce discours sur la quatrième espèce de délire. Quand la vue de la ...

p129
La beauté terrestre comme réminiscence de la beauté divine
... beauté terrestre réveille le souvenir de la beauté véritable, que l'âme revêt des ailes et que, confiante en ces ailes nouvelles, elle brûle de prendre son essor, mais que, sentant son impuissance, elle lève, comme l'oiseau, ses regards vers le ciel, et que, négligeant les choses d'ici-bas, elle se fait accuser de folie, l'enthousiasme qui s'élève ainsi est le plus enviable, en lui-même et dans ses causes, pour celui qui le ressent et pour celui auquel il le communique; et celui qui, possédé de ce délire, s'éprend d'amour pour les beaux jeunes gens reçoit le nom d'amant.
J'ai dit que toute âme d'homme a naturellement contemplé les essences, autrement elle ne serait pas entrée dans un homme; mais il n'est pas également facile à toutes les âmes de se ressouvenir des choses du ciel à la vue des choses de la terre; car certaines âmes n'ont qu'entrevu les choses du ciel; d'autres, après leur chute sur la terre, ont eu le malheur de se laisser entraîner à l'injustice par les mauvaises compagnies, et d'oublier les mystères sacrés qu'elles ont vus alors; il n'en reste qu'un petit nombre qui en ont gardé un souvenir suffisant.

 

19 - Phèdre, XXIX.

Les conditions pour être un homme

Pour être homme, en effet, il faut comprendre ce qu'on appelle le général, qui, partant de la multiplicité des sensations, les ramène par le raisonnement à l'unité.

Or cette faculté est une réminiscence des choses que notre âme a vues quand elle cheminait avec l'âme divine et que, dédaignant ce que nous prenons ici-bas pour des êtres, elle se redressait pour contempler l'être véritable. Voilà pourquoi il est juste que, seule, la pensée du philosophe ait des ailes; car elle ne cesse de poursuivre de toutes ses forces, par le souvenir, les choses dont la possession assure à Dieu même sa divinité. L'homme qui sait tirer parti de ces réminiscences, initié sans cesse aux mystères de l'absolue perfection, devient seul véritablement parfait. Détaché des passions humaines et occupé des choses divines, il encourt les reproches de la foule, qui le tient pour insensé et ne s'aperçoit pas qu'il est inspiré.

 

24- Philèbe,

- 34c-Lorsque l’âme, sans le corps et retirée en elle même, se rappelle ce qu’elle a éprouvé autrefois avec le corps, nous appelons cela réminiscence. N’est-ce pas ?
- Et aussi, lorsque ayant perdu le souvenir, non 360 plus seulement d’une sensation, mais d’une connaissance, [34c] elle se rend à elle-même ce souvenir. Voilà tout ce que nous appelons réminiscence et mémoire.

 

28- Ménon :

 
L'Un et le multiple, 22-PARMENIDE,
 
 
 
IV- Réincarnation et transmigration des âmes
 

Le Mythe d’Ers, République X 614d-621d,
C'est Socrate qui présente ce mythe, lequel participe de la croyance dans la réincarnation, la transmigration des âmes. On assiste par les yeux d'Er à une vision de l'après-vie, où les âmes connaitraient souffrances ou récompenses. Les unes sont ainsi plongées dans les pires tourments pour ne pas avoir respecté les règles de la sagesse tandis que les autres sont bienheureuses pour les récompenser de leurs comportements respectueux.
Les âmes convoquées devant les juges de l'au-delà ne sont pas seulement celles des humains ; certaines sont des âmes d'animaux. Elles n'appartiennent pourtant pas à une catégorie différente d'âme et sont tirées au sort en même temps que les autres lorsqu'elles doivent se réincarner

 

- L'âme imparfaite, tend soit à retrouver son état initial et adopte pour cela une vie conforme à ce but, ou en raison des difficultés de réaliser cet objectif, se réincarne par le biais des femmes, (Timée, 4 espèces de vivants) )(et de leur progéniture dans un corps imparfait, ce en fonction de ses vie antérieur, le cyle de réincarnation étant de 9000 ans.( 3 fois 3000 ans) .- Phèdre- XXIX, sur Gaogoa :
XXIX. p128,- Dans tous ces états, ceux qui ont vécu en pratiquant la justice obtiennent en échange une destinée meilleure; ceux qui l'ont violée, une destinée plus mauvaise. En effet, aucune âme ne revient au lieu d'où elle est partie avant dix mille années; car elle ne recouvre pas ses ailes avant ce laps de temps, à moins qu'elle n'ait été l'âme d'un homme qui ait cherché la vérité avec un coeur simple ou, qui ait aimé les jeunes gens d'un amour philosophique.  (contexte grecque). Alors à la troisième période de mille ans, si elle a embrassé trois fois de suite ce genre de vie, elle reprend ses ailes et retourne vers les dieux après la trois millième année.
Périple circulaire de la trajectoire de l’âme.

 
memoire online : Le cylce de purification des âmes,
Guillaume RIVET
 
ci-dessus sur gaogoa : Césames, variations sur l'incarnation des âmes
 
 
 
 
 
V- Le désir
 

- Les causes de l’attraction entre les être, le désir (Le Banquet, Aristophane et la division)….& ... (légende d’Eros et Psychè d’Apulée), …)
Éros est la force qui pousse les moitiés les unes vers les autres après leurs séparations par les Dieux. Celle, homme, qui s'unit à une moitié femme devient féconde, celle qui s'unit à une moitié homme n'accouche que de choses de l'esprit. « Les hommes qui proviennent de la séparation des hommes primitifs recherchent le sexe masculin », de sorte que la sympathie, l’amitié et l'amour les saisissent l'un l'autre, et de façon à ne plus former qu’un seul être avec lui, « bonheur qui n’arrive aujourd’hui qu’à très peu de gens ».
Pour la séparation c’est ci-dessous ….

 

Le mythe conté par Aristophane : la division des corps …. Dont le nombril est la trace ….

source : the ceremonie,


Dans le Banquet, Platon décrit un dîner au cours duquel le dramaturge Aristophane expose le mythe qui explique pourquoi nous autres, humains, sommes rongés par le désir de nous unir, et pourquoi ces unions peuvent parfois être profondément insatisfaisantes, et même destructrices.

Jadis, rapporte Aristophane, il y avait les dieux dans le ciel et les humains sur terre. Mais nous, les hommes n’avions pas du tout, en ce temps-là, l’apparence physique qui est aujourd’hui la nôtre.
Nous avions alors une tête, mais à deux visages, quatre jambes et quatre bras – l’union parfaite, en d’autres termes, de deux êtres ne formant qu’un, sans couture apparente.
Il existait trois variations de genre ou de sexe possibles :

l’union homme/femme,
l’union homme/homme
et l’union femme/femme,

selon ce qui convenait le mieux à chaque créature. Chacun ayant le partenaire idéal cousu à lui-même, nous étions heureux. Créatures à deux visages et à huit membres, parfaitement comblées, nous nous déplacions sur la terre de la même façon que les planètes voyagent à travers les cieux – d’un air rêveur, en bon ordre et sans heurts.
Nous ignorions le manque ; nous n’éprouvions aucun désir qui ne soit satisfait : nous ne désirions personne. Il n’y avait ni conflits ni chaos. Nous étions un tout.


Mais dans notre complétude, nous devînmes exagérément insolents. Notre orgueil nous poussa à négliger d’honorer les dieux. Et le tout-puissant Zeus nous punit de cette négligence : il coupa par la moitié tous les êtres à deux visages et à huit membres, parfaitement comblés. Il créa ainsi un monde de misérables créatures cruellement divisées qui n’avaient plus qu’un seul visage, deux
bras et deux jambes. Par cette amputation de masse, Zeus infligea à l’humanité la plus douloureuse des conditions : éprouver en permanence une pénible sensation d’incomplétude. Nous, humains, naîtrions désormais avec le manque de notre moitié perdue, que nous aimions presque plus que nous-mêmes, et qui se trouvait quelque part, tourbillonnant dans l’univers sous la forme d’une autre personne. Nous naîtrions également persuadés que, en nous donnant la peine de la chercher inlassablement, nous pourrions peut-être un jour retrouver cette moitié perdue, cette âme sœur. En nous unissant à elle, nous retrouverions alors notre forme originelle, et ne souffririons jamais plus de la solitude.
C’est là le fantasme singulier de l’intimité humaine : imaginer que 1 + 1 puisse un jour égaler 1.
Trouver son âme sœur !
 
 
 
 
 
- Wikipedia,